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Chevaux au pâturage Couvrir leurs besoins nutritionnels en préservant la biodiversité

Les chevaux laissés au pré s'alimentent-ils correctement ? Quel est l'impact de leur pâturage sur la biodiversité des prairies ? Ces deux questions sont au cœur du programme expérimental de recherche " Utilisation durable des ressources pâturées par les chevaux " conduit par l'Inra à Theix, les Haras nationaux et le Centre d'études biologiques de Chizé du Cnrs. Ce programme expérimental démarré en 2006 se poursuit jusqu'en 2009.

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Dans un contexte de préservation de biodiversité des prairies, et parce que 70% des chevaux français sont des « chevaux de loisirs » que leurs propriétaires laissent à l’herbe 7 mois de l’année, ce programme s’intéresse aux besoins nutritionnels couverts par l’herbe ainsi que l'impact de différents modes de conduite du pâturage équin sur la biodiversité des prairies en situation d'élevage.

Le programme de recherche de la station expérimentale de Chamberet (Corrèze) des Haras nationaux

- En 2006, ils ont analysé l'effet de différents niveaux d'accessibilité de l'herbe sur les quantités ingérées et les préférences alimentaires des chevaux. Cette étude a permis de mettre en évidence la capacité des chevaux à maintenir leurs niveaux d'ingestion journaliers constants sur des couverts de hauteurs variables (6, 11 et 19 cm). Les chevaux ont néanmoins préféré s'alimenter sur le couvert le plus accessible, les trois couverts végétaux offrant la même qualité d'herbe aux animaux.
- L'autre partie des recherches, plus intégrée, porte actuellement sur l'impact à long terme (4 ans) de différents niveaux de chargement sur la qualité du régime sélectionné par les animaux, leurs performances zootechniques et l'évolution de la biodiversité végétale et en insectes.
- A terme, l'ensemble de ces travaux conduira à des recommandations alimentaires au pâturage, complémentaires de celles qui ont été publiées à l'auge (L'alimentation des chevaux, éditions INRA, 1990), associant à la fois performances animales et préservation de la biodiversité.

« Les chercheurs travaillent donc tout d'abord à la détermination de la part des besoins nutritionnels couverte par l'herbe, en mesurant les quantités d'herbe ingérées et leurs variations en fonction des caractéristiques de la végétation (niveau d'accessibilité et qualité) et des chevaux (poney, cheval de selle ou de trait) », présente l’Inra. « Ils évaluent également l'impact de différents modes de conduite du pâturage équin sur la biodiversité des prairies en situation d'élevage ».

Efficacité digestive différente des ruminants

« Comparé aux ruminants, les chevaux ont une efficacité digestive plus limitée », rappelle l’Inra. « Ils se caractérisent aussi par un comportement singulier d'utilisation du couvert végétal. Grâce à leurs deux rangées d'incisives sur les mâchoires inférieure et supérieure, les chevaux entretiennent des zones d'herbes courtes, inférieures à 4 cm, alors que les bovins, dotés d'une seule rangée de dents sur la mâchoire inférieure (et d'un bourrelet gingival sur l'autre) préfèrent les herbes hautes, entre 9 et 16 cm. » Des caractéristiques qui expliquent pourquoi les chevaux se nourrissent principalement « de végétation rase et délaissent les zones d'herbes hautes qui leur servent de latrines ».
« On a longtemps pensé que cette utilisation hétérogène des prairies résultait uniquement d'un comportement d'évitement des parasites gastro-intestinaux présents dans l'herbe haute autour des crottins »,
indiquent les chercheurs, dont le travail, explique l’Inra « permettra de déterminer si l'entretien de zones d'herbes rases en croissance par les chevaux, caractérisées par une qualité supérieure à celle des zones d'herbes hautes matures riches en fibres, constitue une stratégie nutritionnelle. »


Les chercheurs étudient actuellement comment l'ingestion des chevaux (et des poneuys) et leurs préférences alimentaires évoluent face à la maturation du couvert le plus accessible au cours de la saison de pâturage (© Web-agri)

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